Notre comité du Mois de l’histoire des Noirs a choisi de dresser le portrait de trois Canadiens dont le courage a fait une différence dans notre société, mais dont le nom n’est peut-être pas immédiatement reconnaissable. Aujourd’hui, nous rendons hommage à Anne Clare Cools.
Née à la Barbade en 1943, Anne a fréquenté l’école du couvent des Ursulines à Bridgetown, où elle s’est forgé une réputation d’élève solitaire et studieuse. Elle y était taquinée pour son apparence maladroite et fut affublée du surnom peu flatteur de « Dogbones ». Les héros de son enfance étaient des abolitionnistes britanniques antiesclavagistes.
Anne a déménagé au Canada à l’âge de 13 ans et s’est inscrite à l’école secondaire Thomas D’Arcy McGee de Montréal. En 1969, à l’âge de 26 ans, Anne s’était déjà fait une réputation de fervente défenseure des droits de la personne. En fait, elle a passé quatre mois en prison pour avoir participé à des manifestations étudiantes à ce qui est aujourd’hui l’Université Concordia. Ce sont ces manifestations contre le traitement raciste de six étudiants noirs qui ont conduit à l’arrestation d’Anne parmi 97 autres personnes.
En 1974, elle a fondé Women in Transition Inc., un des premiers refuges au Canada pour les femmes et les enfants victimes de violence familiale. Elle y a occupé le poste de directrice générale et de responsable des projets spéciaux. Elle a travaillé inlassablement pour l’organisation pendant près de deux décennies.
En 1984, Anne est devenue la première Canadienne noire à être nommée au Sénat, où elle a servi en tant que sénatrice libérale, conservatrice et indépendante pendant plus de 30 ans. Sa connaissance intime de la procédure parlementaire lui a valu le titre officieux de doyenne du Sénat. Bien qu’elle ait pris des positions politiques fortes au cours de sa carrière parlementaire dans nombre de dossiers, elle est surtout fière de son travail de défense des droits des enfants et des pères en cas de divorce ou de séparation.
Anne s’est retirée de la vie publique en 2018, mais sa passion et son engagement à l’égard des droits de la personne ne doivent jamais être oubliés.
Leslassa Robson - Analyste hypothécaire, Prêts hypothécaires résidentiels
Je m’appelle Leslassa Robson. Je suis originaire de la Dominique, une nation insulaire de 60 000 habitants. Ma grand-tante Sybil Dewhurst a déménagé au Canada il y a environ un demi-siècle avec son mari. Ils ont tous deux laissé leur carrière derrière eux pour se lancer dans une nouvelle aventure au Canada avec trois enfants.
Ma tante a travaillé fort et est devenue responsable de l’initiative CPA de l’Université DeVry à Toronto, à Vancouver et à Montréal, où les Canadiens avaient la possibilité d’apprendre le système fiscal américain pour se doter d’un avantage concurrentiel. Lorsqu’elle est arrivée au Canada, elle s’est installée avec sa famille à Oshawa et elle raconte que ni sa famille ni elle n’ont eu droit à un accueil de la part de la communauté. Mais elle était déterminée et ne s’est pas laissée décourager. Elle a continué à saluer les gens et a fini par développer un véritable sens de la communauté dans son quartier. Sur le plan professionnel, ma tante a été sollicitée pour restructurer et diriger des programmes au Canada et dans la région des Caraïbes.
Tante Sybil a été parent de famille d’accueil lorsque ses enfants ont quitté la maison, et elle continue à se donner de toutes les manières possibles. Elle est très active au sein de son église et, au fil des ans, elle a aidé de nombreuses organisations caritatives, notamment le Club des garçons et filles. Elle est actuellement lieutenante-gouverneure d’Optimist International pour la région de Durham. L’organisme gère un programme alimentaire, planifie plus de 50 événements chaque semaine et lève des fonds pour l’aide juridique et les programmes jeunesse. À son âge (qu’elle ne veut pas préciser), elle est toujours sur la route tous les jours et s’affaire toujours à améliorer Durham, sa maison comme elle l’appelle. Tante Sybil est mère de trois enfants, grand-mère de huit enfants, arrière-grand-mère d’un enfant et tante de centaines.
C’est une femme canadienne vraiment inspirante.