Financière First National SEC

Revue Trimestrielle du marché des hypothèques résidentielles - T1 2018

  • Financière First National SEC

Le marché immobilier canadien s’est considérablement assoupli au cours du premier trimestre de 2018. Notamment, les ventes ont ralenti comparativement à l’année précédente et l’accélération des prix a continué de s’essouffler. Pourtant, ce ne fut pas assez pour que la Société canadienne d’hypothèques et de logement rehausse ses perspectives concernant le marché canadien du logement.

La SCHL continue de brandir le drapeau rouge

Pour un septième trimestre consécutif, l’organisme fédéral de l’habitation brandit le drapeau rouge, indiquant que le marché canadien de l’immobilier est très vulnérable à l’instabilité. L’évaluation du marché de l’habitation de la SCHL pour le premier trimestre de 2018 demeure pratiquement inchangée par rapport au quatrième trimestre de 2017.

Les risques sont les plus élevés dans les marchés les plus chauds

Les quatre marchés les plus chauds au pays – Vancouver, Victoria, Toronto et Hamilton – continuent d’être ceux qui présentent les risques les plus élevés et qui sont les plus exposés à des risques de surévaluation. Une surévaluation est réputée se produire lorsque des facteurs économiques fondamentaux comme la croissance économique et la croissance démographique ne soutiennent plus les prix des maisons comme ils le feraient en temps normal. Le marché d’Hamilton a glissé dans la catégorie des marchés à risque modéré, mais cela n’a aucunement changé sa cote globale de risque, qui demeure élevée.

Modération dans les Prairies

Quatre grandes villes des Prairies – Calgary, Edmonton, Regina et Saskatoon – ont toutes été marquées du drapeau rouge en raison d’une construction excessive, mais leur cote de risque est demeurée modérée.

Montréal sous surveillance

Jusqu’à maintenant, le marché de Montréal est demeuré dans la catégorie à faible risque à l’instar des marchés de Québec, d’Ottawa, d’Halifax, de St. John’s et de Winnipeg. Cependant, la SCHL a lancé l’avertissement que le statut du marché montréalais pourrait être revu en raison d’une forte augmentation des ventes.

L’ACI procède à des ajustements

Contrairement à la SCHL, l’Association canadienne de l’immobilier a procédé à certains ajustements de ses prévisions trimestrielles.

Lorsque l’ACI a publié ses plus récentes prévisions en décembre 2017, les courtiers immobiliers du pays se préparaient à l’impact de la nouvelle simulation de crise imposée par le fédéral sur les prêts hypothécaires non assurés. À ce moment-là, on s’attendait à ce que des acheteurs devancent leur achat pour se soustraire aux nouvelles règles qui entraient en vigueur en janvier 2018.

À la connaissance de l’ACI, ces acheteurs ont été très nombreux. Les données désaisonnalisées sur les ventes nationales indiquent que décembre 2017 a été un mois de décembre historique. Par la suite, les ventes ont piqué du nez au premier trimestre de cette année.

Majoration des taux et d’autres règles à venir

L’ACI examine maintenant le reste de 2018 du point de vue de l’incertitude causée par les hausses continues de taux d’intérêt et de nouvelles règles à venir en Colombie-Britannique pour refroidir le marché.

En gardant cela à l’esprit, l’association ne s’attend pas à un quelconque rebondissement du marché avant la deuxième moitié de l’année. Elle prévoit des ventes globales d’un peu plus de 479 000 unités, en baisse de 7,1 %. De plus, elle prévoit en 2018 un prix moyen au pays de 498 000 $, ce qui représente 2,3 % de moins qu’en 2017. Ces données sont biaisées par le nombre de ventes en Colombie-Britannique et en Ontario ainsi que par le nombre de ventes à prix élevé à Vancouver et à Toronto.

Une croissance plus forte mais néanmoins modeste en 2019

Pour 2019, les prévisions sont quelque peu plus optimistes, mais néanmoins modérées. Les ventes devraient atteindre 496 500 unités, mais ce total demeure néanmoins inférieur à ceux enregistrés en 2015, 2016 et 2017. Quant au prix national moyen, il devrait augmenter d’environ 3 % pour atteindre 513 000 $, ce qui correspond grosso modo au niveau enregistré en 2015. Encore une fois, ce sont la Colombie-Britannique et l’Ontario qui dicteront les résultats.