Financière First National SEC

La Banque du Canada maintient son taux de référence inchangé

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Ce matin, la Banque du Canada a laissé son taux de référence à un jour cible inchangé à ¼ %, qu’elle considère comme sa « valeur plancher ».

Cette décision était attendue après que la BdC avait abaissé son taux à un jour cible de 150 points de base au cours des trois dernières semaines.

En analysant les deux plus récentes déclarations de la Banque (celle aujourd’hui et celle du 27 mars 2020), nous trouvons plusieurs nouveaux commentaires sur l’économie et les marchés financiers qui sont dignes de mention :

  • Les perspectives sont « trop incertaines » pour fournir une prévision complète, mais l’analyse de différents scénarios donne à penser que le niveau de l’activité économique réelle a diminué de 1 à 3 % au premier trimestre de 2020 et qu’il sera de 15 à 30 % plus bas au deuxième trimestre qu’au quatrième trimestre de 2019.
  • L’inflation mesurée par l’IPC devrait avoisiner 0 % au deuxième trimestre de 2020, « ce qui s’explique surtout par les effets transitoires de la baisse des prix de l’essence. »
  • Les efforts pour contenir la pandémie de COVID-19 « ont causé une contraction soudaine et profonde de l’activité économique et de l’emploi partout dans le monde. »
  • Sur les marchés financiers, cette situation a provoqué une « ruée vers les valeurs sûres, et la réévaluation marquée d’un vaste éventail d’actifs » en plus de pousser à la baisse les prix des produits de base.
  • L’une « des premières mesures de l’ampleur des dommages » a été une chute sans précédent de l’emploi en mars, avec la perte de plus d’un million d’emplois au pays. Un nombre encore plus grand de travailleurs ont signalé une réduction de leurs heures, et au début d’avril, environ six millions de Canadiens avaient demandé la Prestation canadienne d’urgence.
  • Les programmes budgétaires, « conçus pour s’accroître selon l’ampleur du choc », aideront les particuliers et les entreprises à traverser cette phase de fermetures liées à la pandémie et appuieront les revenus et la confiance jusqu’à la reprise.

Aussi, la Banque a annoncé qu’elle « augmente temporairement » la quantité de bons du Trésor qu’elle acquiert aux adjudications pour la porter à 40 %, et ce, dès maintenant.

D’autres nouvelles mesures de soutien du système financier canadien

La BdC a aussi annoncé de nouvelles mesures pour soutenir davantage le système financier canadien et soulager la pression sur les emprunteurs canadiens. Au nombre de ces mesures, on retrouve notamment l’élaboration des programmes suivants :

  1. un nouveau Programme d’achat d’obligations provinciales d’une taille maximale de 50 milliards de dollars, pour compléter son Programme d’achat de titres provinciaux sur les marchés monétaires;
  2. un nouveau Programme d’achat d’obligations de sociétés, dans le cadre duquel elle achètera jusqu’à un total de 10 milliards de dollars d’obligations de sociétés de qualité sur le marché secondaire.

La banque centrale s’est engagée à mettre en place les deux programmes au cours des prochaines semaines. Enfin, la Banque élargit encore son mécanisme de prise en pension à plus d’un jour afin de permettre un financement sur une période pouvant atteindre 24 mois.

Lorsque les restrictions de confinement seront assouplies et que l’activité économique reprendra, la BdC est d’avis que les mesures de politique budgétaire et monétaire aideront « à soutenir la confiance et à stimuler les dépenses des consommateurs et des entreprises de façon à rétablir la croissance. »

La Banque a aussi rendu public son Rapport sur la politique monétaire pour avril. Dans le cadre d’une conférence de presse connexe, le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, a annoncé que « la Banque a accumulé plus de 200 milliards de dollars de nouveaux actifs – ce qui représente environ 10 % du PIB canadien – en apport de liquidités à l’économie. »

La prochaine déclaration politique de la BdC est prévue le 3 juin 2020 et, dans l’intérim, « le Conseil de direction de la Banque se tient prêt à augmenter l’ampleur ou la durée de ses programmes si les conditions du marché le justifient. » De plus, il affirme que toutes ses actions «  visent à aider à traverser la période de confinement actuelle et à créer les conditions d’une reprise durable et de l’atteinte de la cible d’inflation au fil du temps. »