Financière First National SEC

Revue trimestrielle du marché des hypothèques résidentielles - Automne 2021

  • Financière First National SEC

La Société canadienne d’hypothèques et de logement a une fois de plus tiré la sonnette d’alarme concernant le marché de l’habitation du pays. En même temps, les courtiers immobiliers du Canada voient un retour à des conditions plus normales, bien que l’offre soit beaucoup plus restreinte.

Le niveau de risque devient élevé

Dans sa plus récente Évaluation du marché de l’habitation (EMH), la SCHL fait passer le degré de vulnérabilité du marché de modéré à élevé, en grande partie en raison des risques associés à l’accélération des prix et à la surévaluation.

L’EMH, qui est désormais publiée deux fois par année plutôt que tous les trimestres, examine quatre facteurs clés : la surchauffe, l’accélération des prix, la surévaluation et les stocks excédentaires. Le but est d’identifier des déséquilibres qui pourraient accroître les risques d’un ralentissement du marché de l’habitation.

L’offre se resserre à mesure que les facteurs fondamentaux s’améliorent

Tout comme les courtiers immobiliers du pays, la SCHL estime que les facteurs fondamentaux du marché s’améliorent. Toutefois, les deux organisations pointent du doigt l’insuffisance de l’offre comme le principal facteur responsable de l’accélération sans précédent des prix et de la surévaluation des propriétés. La SCHL suggère que la demande et la hausse des prix exceptionnellement fortes « peuvent avoir contribué à des attentes irrationnelles d’une croissance continue des prix et, par conséquent, à l’entrée sur le marché d’un plus grand nombre d’acheteurs que ce qui était justifié ».

« Entre le quatrième trimestre de 2020 et le deuxième trimestre de 2021, les prix observés des habitations ont augmenté beaucoup plus rapidement que ne le justifiaient les facteurs fondamentaux », peut-on lire dans le rapport de l’organisme.

L’organisme fédéral de l’habitation suggère que c’est notamment le cas dans plusieurs marchés locaux de l’Ontario et de l’Est du Canada, en particulier ceux de Toronto et de Montréal.

L’Association canadienne de l’immeuble (ACI) considère l’accélération des prix et la surévaluation comme le prolongement d’une tendance amorcée il y a plusieurs années – une tendance exacerbée par les bouleversements du marché provoqués par la pandémie.

Le calme s’en vient

Dans son plus récent rapport trimestriel, l’ACI indique que ses indicateurs de marché se stabilisent quelque part entre les sommets atteints pendant la pandémie et les niveaux prépandémiques. Mais elle souligne que les stocks, qui étaient à leurs plus bas niveaux depuis 14 ans avant la pandémie, restent à des niveaux historiquement bas. Les courtiers immobiliers s’attendent aussi à ce que la normalisation de conditions économiques, telles que la croissance de l’emploi et l’immigration, entraîne une demande continue de logements, même si l’offre demeure restreinte.

Selon le rapport de septembre de l’ACI, le ratio ventes/nouvelles inscriptions s’établit à 72,4 %, avec seulement 2,2 mois de stocks.

L’association prévoit qu’un nombre record de 656 300 propriétés changeront de mains cette année, ce qui représente une augmentation de 19 % par rapport à 2020. De plus, elle prévoit que le prix national moyen des maisons augmentera de 20 % sur une base annuelle pour s’établir à 680 000 $ en 2021.

À l’horizon 2022, l’ACI prévoit un ralentissement du marché et un retour à des niveaux d’avant la pandémie. L’ACI s’attend à ce que les ventes reviennent à environ 577 000 unités et que le taux d’augmentation des prix chute sous les 6,0 %, pour une moyenne nationale d’environ 718 000 $.