Financière First National SEC

Revue trimestrielle du marché des hypothéques résidentielles - T1 2022

  • Financière First National SEC

Avancer des prévisions sur le marché du logement est devenu délicat au cours des deux dernières années. La pandémie a provoqué des bouleversements économiques qui ne se sont toujours pas calmés : des taux d’intérêt au plancher, des mesures d’aide gouvernementale sans précédent, des ventes de logements et des augmentations de prix tout aussi sans précédent et, maintenant, une inflation qui atteint des sommets générationnels.

À la lumière de l’inflation élevée, les prix des logements au Canada ont fait l’objet d’une attention correspondante.

Les courtiers immobiliers constatent une modération du marché

L’Association canadienne de l’immeuble (ACI) prévoit une certaine modération du marché du logement au cours de cette année et surtout en 2023. Dans son plus récent rapport trimestriel, l’ACI prévoit une augmentation de 14,3 % du prix moyen national d’une maison en 2022, ce qui porterait ce prix à 768 000 $. Elle prévoit une augmentation très modeste de 3,2 %, jusqu’à 811 000 $, l’an prochain. Toutefois, les chiffres de l’ACI pour le mois de mars situent déjà le prix moyen à 796 000 $, ce qui représente plus de 11 % de plus par rapport à l’année précédente.

L’association immobilière s’attend à une baisse de 8,0 % du nombre de propriétés qui changeront de mains en 2022. Cependant, les 621 800 transactions prévues constitueraient tout de même la deuxième année la plus active jamais enregistrée, et de loin. Les courtiers immobiliers prévoient une nouvelle baisse de 3 % en 2023, alors que la lente remontée vers la tendance à long terme se poursuit.

Pleins feux sur l’inflation

L’inflation élevée et la réaction énergique de la Banque du Canada à cette inflation ont déclenché un certain nombre d’autres prévisions selon lesquelles les prix des maisons sont en fait en baisse, du moins à court terme.

La banque centrale a haussé son taux directeur à deux reprises lors de ses deux dernières réunions. Il s’établit désormais à 1,0 %, contre 0,25 % au début de l’année. La dernière hausse a été de 50 points de base – ce qui n’avait pas été vu depuis plus de 20 ans. La Banque semble vouloir démontrer qu’elle est sérieuse lorsqu’elle affirme vouloir agir de manière agressive contre l’inflation. Certains observateurs du marché s’attendent à de nouvelles hausses de 50 points de base et à ce que la Banque du Canada se rende jusqu’à un taux directeur de 2,50 % à coups de hausses successives.

Les taux augmentent

Les hausses de taux directeur entraînent à leur tour une hausse des taux hypothécaires variables et des marges de crédit hypothécaires. Ce processus est déjà en cours. En outre, la Banque a mis fin à son programme d’achat d’obligations du gouvernement (assouplissement quantitatif), ce qui a entraîné une hausse des rendements obligataires et des taux hypothécaires fixes.

Étant donné que ces taux en hausse (bien qu’ils restent traditionnellement bas) sont appliqués à des hypothèques de montants beaucoup plus élevés, des prévisionnistes d’un certain nombre de cabinets de recherche économique, et même certaines grandes banques, avancent que les prix pourraient baisser de l’ordre de 24 % à 30 %.

Mot de la fin

La Société canadienne d’hypothèques et de logement a cessé la production de ses évaluations trimestrielles du marché de l’habitation. L’EMH examinait quatre facteurs clés : la surchauffe, l’accélération des prix, la surévaluation et les stocks excédentaires. Le but était d’identifier des déséquilibres qui pourraient accroître les risques d’un ralentissement du marché de l’habitation.

« Nous recentrons nos ressources afin de mieux comprendre les problèmes liés à l’offre de logements et à l’abordabilité partout au Canada », a affirmé l’organisme dans un communiqué.