Bonjour,
Ça fait un petit bout depuis le dernier commentaire, mais ce n’est pas en raison d’un manque d’effort. Apparemment, à peine quelques personnes lisent le commentaire avant le début d’une longue fin de semaine, alors rédiger un commentaire ne faisait aucun sens d’une perspective économique ou utilitaire. Ça m’a choqué d’apprendre cela. Quelles sont les autres sources que mes fidèles lecteurs consultent pour s’informer sur les marchés de capitaux et les prêts hypothécaires? Y a-t-il quelqu’un d’autre dans le marché qui le fait mieux que moi? Pouvons-nous toujours compter sur la fidélité de nos lecteurs? Je compose très mal avec l’inconnu.
Rendements obligataires
Comme le veut la tradition, je vais maintenant brièvement récapituler les rendements obligataires des dernières semaines. C’est pourquoi vous lisez ces lignes, n’est-ce pas? Les obligations du gouvernement du Canada de 5 ans et de 10 ans affichent ce matin des rendements de 2,23 % et de 2,31 % respectivement. Il y a une semaine, leurs rendements étaient de 2,25 % et de 2,35 % respectivement. Si vous voulez savoir à quoi ressemble une courbe de rendements plane, c’est à peu de choses près le cas ici, car l’écart de rendement entre les obligations de 5 ans et celles de 10 ans n’est que de 8 points de base. Il y a un an, cet écart était de 38 points de base. Insérez ici vos propres opinions sur les instruments dont le rendement est insuffisant. Les obligations hypothécaires du Canada sont très peu négociées depuis peu, un opérateur ayant souligné que, un jour cette semaine, à peine 100 millions de dollars en OHC de 10 ans avaient changé de main à l’écran. C’est peu pour le marché, mais je pense que je pourrais personnellement vivre au moins quelques décennies avec 100 millions de dollars. Revenons à nos moutons. Ce matin, l’OHC de 5 ans se négocie à 2,53 % et celle de 10 ans, à 2,70 %. À mon avis, ce sont d’excellents taux pour votre coupon hypothécaire. Il faut aussi souligner que des OHC seront émises ce mois-ci et que l’OHC de 10 ans aura droit à une nouvelle date d’échéance en décembre 2028.
Nouvelles économiques
L’Arabie saoudite a occupé bien de la place dans l’actualité cette semaine. Plus précisément, Mohammad ben Salmane, le prince héritier du pays. Si vous ne le saviez pas, probablement pas d’ailleurs si vous figurez parmi nos fidèles lecteurs, le Canada et l’Arabie saoudite se sont engagés dans une guerre de mots concernant l’arrestation d’une militante des droits civils. Puisque nous sommes en 2018, en représailles faisant suite au gazouillis envoyé par le ministère canadien des Affaires étrangères, l’Arabie Saoudite a expulsé l’ambassadeur canadien, suspendu tous ses échanges commerciaux avec le Canada, annulé des vols, inscrit le blé et l’orge du Canada sur sa liste noire et ordonné à ses gestionnaires d’actifs de vendre tous leurs actifs au Canada. Peu de gens ont été surpris que l’Arabie saoudite, un pays très dépendant de ses exportations de pétrole, déclare que les exportations de pétrole au Canada ne seraient pas touchées. La polémique a beau avoir dominé le cycle médiatique, mais les marchés se sont montrés plutôt nonchalants par rapport à l’imbroglio. Le dollar canadien a toutefois perdu des plumes cette semaine et s’échange actuellement à 1,31 $ pour un dollar américain.
En plus de gazouillis, cette semaine a été marquée par des données économiques factuelles. Ce matin, des chiffres sur l’emploi plus positifs qu’attendu ont été rendus publics. On s’attendait à la création nette de 17 000 emplois en juillet, alors qu’il s’en est plutôt créé 54 100. De plus, le taux de chômage s’établissait à 5,8 % alors que la prévision était de 5,9 %. En temps normal, ce serait une excellente nouvelle. Toutefois, en examinant les chiffres de plus près, ils sont quelque peu décevants. Comme mentionné, il s’est créé un total de 54 100 emplois, mais il s’est perdu 28 000 emplois à temps plein. Donc, ce sont principalement des emplois à temps partiel qui ont été créés. Il s’est créé 36 500 emplois dans le secteur des services éducatifs, ce qui est logique pendant les mois d’été, mais la situation sera plus volatile en septembre, lorsque le personnel enseignant retournera au travail à temps plein. Enfin, dans le secteur privé, il ne s’est créé que 5 200 emplois. Globalement, ce sont des chiffres difficiles à déchiffrer. Il y a beaucoup de bruit ou de volatilité dans l’air.
En matière immobilière, nous avons eu droit à un résultat surprenant plus tôt cette semaine lorsque nous avons appris que le nombre de mises en chantier au Canada avait baissé en juillet. Les économistes prédisaient 219 000 mises en chantier, alors qu’il y en a eu 206 300 selon les données rendues publiques par la SCHL. Il y a donc eu une baisse en juillet par rapport au sommet quasi historique enregistré en juin. On notera toutefois que le nombre de mises en chantier demeure bien au-dessus des moyennes historiques. Ce sont des immeubles résidentiels multifamiliaux en cause dans la plupart des mises en chantier.
Enfin, la grosse nouvelle en Ontario cette semaine a été l’annonce de la « bière à une piastre » par le gouvernement progressiste-conservateur, qui lancera le 27 août prochain des incitatifs non financiers aux brasseurs. Je n’entrerai pas dans une justification sémantique ou économique d’un prix minimal par bouteille ou de prix planchers et j’éviterai tout commentaire sur les plaintes que le programme n’aura pas l’effet voulu. Ja vais plutôt vous partager la connaissance irremplaçable qu’il existe une loi au Canada, la Loi sur l’équité à la pompe, qui énonce qu’une pinte doit contenir 20 onces pour être considérée comme une pinte. Sinon, c’est illégal. Maintenant que vous le savez, sortez et transformez le monde. Pour le mieux...
Cul sec, en toute sécurité!
Andrew Masliwec