Bonjour!
Bon vendredi, gens du marché hypothécaire et fidèles lecteurs. Vous savez tous, je présume, que le travail de l’équipe des marchés de capitaux consiste à rester à l’affût de toutes les principales tendances et de tous les grands signaux du marché afin de rendre service à vous, nos lecteurs. Évidemment, cela s’applique non seulement aux nouvelles concernant les taux d’intérêt, mais aussi à tous les aspects de votre vie quotidienne.
Prenez, pour exemple, l’étude de terrain que nous avons menée hier soir. Comme à peine 29 jours nous séparent de la fin de l’été, il était d’une importance capitale que nous adoptions une analyse prospective des tendances estivales en matière de vente au détail. Notamment, surtout, en ce qui concerne les tendances en matière de ventes d’alcool, qui représentent 1,66 % du panier de l’IPC. L’été 2018 a été dominé jusqu’à maintenant par des ventes de rosé et d’un produit créneau encore plus restreint, le frosé. Rien n’est éternel. Donc, comme astucieux observateur du marché, c’est mon devoir autoproclamé de sortir des sentiers battus et de faire la prochaine grande découverte. Je pensais avoir trouvé hier soir, lorsque je suis tombé sur une nouvelle « bière congelée ». J’étais initialement sceptique à l’idée, mais j’ai tenté l’essai et, peu après, je me suis rendu compte que même si elle était gratuite, je n’en voudrais pas. Vraiment terrible. Je poursuis donc ma recherche…
Données économiques et Banque du Canada
La semaine dernière, nous avons eu droit à deux éléments de données qui nous aident à déterminer ce que la Banque du Canada pourrait faire des taux d’intérêt allant de l’avant. Les données sur les ventes manufacturières de juin ont été rendues publiques jeudi dernier et elles étaient supérieures aux attentes de 0,1 % sur un mois. La hausse est attribuée principalement à des ventes de pétrole et de charbon en nette augmentation. Les ventes manufacturières contribuent à la croissance du PIB. Cependant, le marché n’en a pas fait un plat et ça ne changera rien au portait du PIB au 2e trimestre. Par conséquent, le portrait de la croissance semble être conforme aux attentes de la BdC et du marché.
Le vendredi 17 (août), d’autres nouvelles importantes concernant l’IPC de juillet ont été annoncées. La hausse mensuelle de l’IPC a été – étonnamment – 0,4 % plus élevée que prévu (+0,5 % contre une prévision de +0,1 %). Cela signifie donc que l’inflation a été plus forte que prévu, ce qui pourrait inciter la Banque du Canada à décréter une autre hausse de taux. Les détails nous indiquent que la catégorie « Loisirs, formation et lecture » a enregistré une hausse marquée de 2,0 % sur un mois. Cette catégorie représente 10,89 % du panier de l’IPC et comprend les voyages. Il est logique que la catégorie ait enregistré une hausse en plein mois de vacances de juillet. Vous avez aussi probablement remarqué que vous payez votre essence plus cher ces jours-ci. C’est rendu pratiquement une tradition estivale au Canada. Les prix de l’essence ont augmenté de 25,4 % sur douze mois et ils ont contribué à la hausse de l’IPC en juillet. Enfin, dans une sorte de boucle de rétroaction, les intérêts hypothécaires sont aussi en hausse, ce qui ne devrait d’ailleurs surprendre personne. La Banque du Canada a haussé les taux d’intérêt, faisant en sorte que les emprunteurs paient des intérêts plus élevés. Cette catégorie figure également à l’IPC. L’ajout de l’essence, des voyages et des intérêts hypothécaires se traduit par +1 point de pourcentage et demi au PIB.
Enfin, cette semaine, nous avons eu droit à un dernier lot de données essentielles en préparation de l’annonce qui sera faite le 30 concernant les chiffres du PIB pour juin et le 2e trimestre. Les ventes au détail de juin, incluant et excluant les automobiles, ont été à peu près conformes aux prévisions, à -0,2 % et -0,1 % sur un mois respectivement. Par conséquent, le marché est plus que susceptible de maintenir ses attentes inchangées par rapport aux données sur le PIB qui seront annoncées la semaine prochaine.
Si vous avez encore un œil ouvert à ce stade-ci, notez qu’il reste quelques allocutions à venir qui pourraient éclairer la décision de la BdC en septembre. Stephen Poloz, le gouverneur de la Banque du Canada, prononce quelques discours aujourd’hui et au cours de la semaine prochaine. Un de ces discours fait référence à la numérisation et à l’automatisation de l’économie. La chaîne de blocs, ça vous dit quelque chose?
Nouvelles concernant les obligations et les taux obligataires
L’obligation hypothécaire du Canada de 10 ans a été émise la semaine dernière avec un nouveau coupon (2,65 %) et une nouvelle date d’échéance (15 décembre 2028). L’obligation a été émise à un écart de +41, ce qui est 5 points de base plus large que la dernière nouvelle émission remontant à février 2018. Aujourd’hui, l’obligation se négocie à un écart d’environ +40 points de base par rapport à l’obligation du GdC de 10 ans. Nous avons aussi eu droit à une nouvelle réouverture de l’obligation du gouvernement du Canada de cinq ans cette semaine. Avec la réémission de 3 milliards de dollars (2 %, échéance en septembre 2023), cette obligation est devenue la nouvelle obligation repère de 5 ans souvent citée. L’actuelle obligation de 5 ans affiche un rendement de 2,21 % et celle de 10 ans, un rendement de 2,26 %. Pour vous donner une idée d’une courbe de rendements aussi plane, l’obligation du GdC de 30 ans affiche un rendement de 0,2 point de base plus élevé que celle de 10 ans. Qu’est-ce que cela veut dire? Je ne fais aucune hypothèse ou prédiction en matière de taux d’intérêt, mais je vous confierai mes prévisions pour le football si vous me le demandez poliment.
Voici les probabilités actuelles de « hausses à venir » de la Banque du Canada :
2018-09-05
|
32,7%
|
2018-10-2
|
81,5%
|
2018-12-05
|
88,3%
|
2019-01-09
|
93,0%
|
Enfin, le Canada est laissé de côté pendant la plus récente ronde de renégociation de l’ALENA pendant que le Mexique tente de trouver un terrain d’entente avec les États-Unis. Notre premier ministre est sûr que nous pourrons y arriver à notre tour, mais il refusera de signer tout accord qui n’est pas bon pour les Canadiens. Peu importe l’issue, rappelons-nous que le Canada a déjà conclu l’accord du siècle : celui signé avec Tavares.
Passez un bon week-end.
Andrew