Bonjour!
Nous voilà de retour du long week-end de la fête du Travail. J’espère que vous avez toutes et tous eu le temps de vous refaire des forces, car le commentaire de cette semaine frappe fort. C’est moi, Andrew, qui prend la relève du gars de la trésorerie encore une fois cette semaine. À nos fidèles lecteurs qui se demandent bien ce que fait Jason depuis des semaines, sachez qu’il voyage sans relâche d’événement en événement pour assurer que First National demeure le plus important prêteur non bancaire au Canada et le numéro un dans vos cœurs. Il est même possible que vous l’ayez entendu prendre la parole récemment à l’un de ces événements. Sinon, prenez contact avec une de nos équipes commerciales qui se fera un grand plaisir de vous aider à participer plus activement à la scène.
Taux
C’est toujours utile de faire le point sur les plus récentes variations des taux d’intérêt. L’obligation du GdC de 5 ans affichait un rendement de 2,21 % et celle de 10 ans, un rendement de 2,28 % au moment où ces lignes ont été rédigées. C’est un écart d’environ 7 points de base. L’écart s’est donc quelque peu resserré au cours du dernier mois, car il était de 9 points de base le 8 août dernier. Le 8 août, les rendements des obligations de 5 ans et de 10 ans étaient de 2,27 % et de 2,36 % respectivement. Il y a exactement un an, l’écart entre les obligations de 5 ans et de 10 ans se chiffrait à 26 points de base (ou 0,26 %). Comme les temps ont changé! Du côté du crédit ou des OHC, l’obligation de 5 ans affiche actuellement un rendement de 2,50 % (pourcentage arrondi par votre humble serviteur) et celle de 10 ans, de 2,675 %. (Je demeure confus quant au programme utilisé maintenant en Ontario pour arrondir. À 0,5, on arrondit vers le haut ou vers le bas?) Maintenant, pour ce qui est des écarts de crédit – ou, si vous préférez, la capacité financière de la FHC par rapport à celle du gouvernement du Canada –, ils sont pas mal stables depuis récemment. L’écart de l’OHC de 5 ans est d’environ 29 points de base, ce qui est inchangé par rapport à il y a un mois et à peine 3 points de base plus serré qu’il y a un an. Idem, à peu de choses près, pour l’OHC de 10 ans. L’écart de l’OHC de 10 ans se chiffre actuellement à 39 points de base. C’est inchangé par rapport au mois précédent, mais le resserrement sur douze mois est de 8 points de base. Cela s’explique probablement par plusieurs facteurs de marché comme les liquidités. Cependant, comme un de mes collègues le dit, c’est toujours bon de voir que les OHC se négocient plus près des obligations du GdC étant donné que les deux sont garanties par nulle autre que Sa Majesté la Reine.
Décision de la Banque du Canada et nouvelles économiques
Comme presque tout le monde s’y attendait, la Banque du Canada a laissé les taux d’intérêt inchangés mercredi. Comme c’est toujours le cas, une comparaison du communiqué de la BdC a fait les manchettes dans une certaine mesure, car il y avait quelques changements dignes de mention. La BdC a expliqué que le fait que de récentes données, notamment en ce qui concerne le PIB, concordent avec ses estimations renforce l’idée que d’éventuelles hausses de taux seront justifiées. Comme vous l’avez déjà entendu, on parle alors d’une « dépendance aux données ». La BdC a également fait mention qu’elle surveille comment les ménages s’adaptent aux taux hypothécaires à la hausse et aux nouvelles politiques en matière de logement mises en œuvre l’an dernier. Bien que la BdC considère que les investissements commerciaux et la vigueur des exportations représentent des facteurs positifs, l’ALENA demeure une préoccupation majeure pour les gouverneurs. Enfin, les gouverneurs ont fait valoir qu’ils adopteront une « approche progressive » éclairée par les données (j’y reviendrai plus tard). Le marché obligataire s’attendait à pas mal tout cela et n’a donc pas eu une forte réaction. En l’absence d’une entente sur l’ALENA, il devient difficile pour les observateurs du marché de croire que la BdC majorera les taux d’ici la fin de l’année. Parlant de l’ALENA, les négociations se poursuivent et chaque journée est annonciatrice d’une nouvelle manchette. Je ne tenterai pas de tout résumer, mais, essentiellement, la crème de la crème des avocats nord-américains spécialisés en commerce international se dispute à propos de produits laitiers et d’automobiles entre autres, l’objectif ultime étant de mieux servir les Nord-Américains dont vous êtes du nombre. Oui, peut-être…
Carolyn Wilkins, première sous-gouverneure de la BdC, a aussi ébranlé le marché brièvement jeudi en lançant de grands titres que certains ont qualifié de « sélectifs » ou « spectaculaires ». Nous en entendons beaucoup parler ces jours-ci. Dans son point sur la résilience de l’économie, on a appris que la BdC avait discuté de la possibilité d’abandonner son « approche de relèvement graduel des taux ». Cela a été perçu comme étant presque en contradiction directe avec le discours prononcé mercredi. Par conséquent, il y a eu vente de feu d’obligations de 2 ans ou à l’extrémité courte de la courbe des taux (taux en hausse de 4 points de base). Une fois que le point avait été examiné et analysé en détail, le portrait beaucoup plus équilibré qui s’en est dégagé a provoqué une baisse des rendements. C’est pourquoi, parfois, 140 caractères ne suffisent pas à faire une manchette détaillée en matière de politique macroéconomique.
Enfin, tous les événements de jeudi ont été relégués au passé lorsque les chiffres sur l’emploi et le marché du travail ont été rendus publics vendredi matin. Et le portrait n’est pas rose... En août, il s’est perdu 54 100 emplois, alors que le marché s’attendait à la création de 5 000 emplois. Alors qu’on s’attendait à des pertes dans le secteur de l’éducation, en réalité, il s’y est créé 5 000 emplois depuis juillet. Du côté des biens, il s’est perdu 30 400 emplois depuis juillet et les secteurs de la fabrication/construction affichent de fortes baisses. Aussi, le taux de chômage au Canada est maintenant plus élevé que prévu (6 % par rapport à une prévision de 5,9 %). Comme si ce n’est pas déjà assez, les chiffres d’emploi aux États-Unis ont aussi été rendus publics ce matin à la même heure et le portait qu’ils brossent est tout à fait contraire à ce qui se passe ici. Les salaires horaires chez nos voisins du Sud atteignent presque les sommets enregistrés avant la crise de 2009. Dans d’autres manchettes spectaculaires, un collègue m’a dit que les données américaines sont probablement le résultat d’un mauvais tri dans Excel. Peut-être, mais probablement pas. En réaction à la vigueur du marché américain, le Canada pâtit habituellement, car les États-Unis représentent alors une option plus attrayante, et c’est ce qui est arrivé vendredi : les rendements ont augmenté et il y a eu vente de feu d’obligations canadiennes.
Voilà, c’est tout pour cette semaine. Quiconque me cherche après le travail me trouvera en train de vivre mon deuil – et de noyer ma peine – au bar.
Passez un bon week-end.
Andrew