Bonjour,
À tous nos fidèles lecteurs, personne n’a dû être surpris de voir la Banque du Canada hausser son taux directeur de 25 points de base mercredi dernier. Non, la surprise est que le service du marketing offrait de la crème glacée aux membres de mon équipe si je rédigeais un commentaire ce matin. Bien, sachez qu’il est impossible de m’acheter, mais j’ai néanmoins rédigé ce commentaire pour vous, nos fidèles lecteurs.
Rencontre de la Banque du Canada et RPM
Les observateurs du marché n’ont pas été pris de court ce mercredi lorsque la Banque du Canada a relevé son taux directeur à 1,5 %. Tout juste avant la rencontre, la probabilité du décret d’une hausse de taux par la BdC s’établissait à plus de 90 %. Donc, les rendements obligataires n’ont pas été très influencés dans la foulée de la rencontre ayant débuté à 10 heures (HE). Si on jette un rapide coup d’œil sur la courbe des rendements au cours de la dernière semaine, comme on s’y attendrait, la partie avant de la courbe a été la plus réactive, car les rendements des bons du Trésor de 3 mois et de 6 mois ont augmenté de 14 points de base et de 5 points de base respectivement. En ce qui concerne les obligations de référence que nous citons continuellement, les rendements des obligations du gouvernement du Canada de 5 ans et de 10 ans ont augmenté d’environ 1 point de base au cours de la semaine. Cela en dit long sur la planéité de la courbe des rendements au Canada, où l’écart entre les obligations de 5 ans et celles de 10 ans n’est que de 8 points de base. Il y a un an, pratiquement jour pour jour, cet écart était de 38 points de base. Vous vous posez peut-être la question suivante : « Que laisse entendre une courbe des rendements plane? Est-ce que c’est indicateur d’une récession? » Peut-être, peut-être pas. Je n’ai pas de boule de cristal. Du point de vue d’un prêteur, ça signifie que les taux des prêts commerciaux de 5 ans représentent une excellent affaire et que ceux des prêts de 10 ans représentent une affaire encore meilleure pourvu que vous faites affaire avec First National.
On reçoit toujours beaucoup de questions sur les répercussions d’une hausse du taux directeur de la Banque du Canada pour les rendements obligataires. Comme le marché était convaincu qu’une hausse serait décrétée, on peut dire sans risque de se tromper que les rendements obligataires étaient justes et tenaient compte de la hausse avant même l’annonce. Donc, comme mentionné, les taux à plus long terme n’ont pas vraiment varié cette semaine. Pourquoi? L’efficacité des marchés et tout le reste. Il convient de mentionner que les taux préférentiels ont immédiatement été majorés proportionnellement au taux de la BdC, passant de 3,45 % à 3,7 %. Bien entendu, cela se répercutera sur les taux des prêts hypothécaires variables.
La Banque du Canada a peint un portrait plutôt mitigé dans sa déclaration. La BdC a laissé entendre que les prochaines hausses seraient progressives et décrétées en fonction des données. Cela signifie que les prochaines hausses seront dictées par des données économiques chiffrées. C’est le mantra de la banque centrale depuis maintenant longtemps. Des paramètres plus incertains comme l’offre de travail peuvent aller à l’encontre du thème d’une économie forte, mais des données plus objectives comme l’IPC et le PIB sont plus favorables à des hausses. Dans un autre paragraphe de la déclaration ayant suscité de l’intérêt, on apprend que la BdC évaluera la réaction des entreprises et des consommateurs aux tarifs douaniers américains. Poloz l’a réitéré pendant la période de questions et a affirmé que les tensions commerciales représentaient « le principal enjeu sur la table ». Le gouverneur a également expliqué comment la politique monétaire n’était pas un outil efficace pour lutter contre le protectionnisme (les tarifs) et pourrait s’avérer moins souple sur le plan des données que ce à quoi le marché s’attend. Enfin, dans le cadre d’une entrevue accordée en anglais ce vendredi, concernant de possibles effets positifs ou négatifs sur les exportations, Poloz a invoqué des singes dans la grisaille (monkeys in murk). Je n’ai aucune idée de ce qu’il a voulu dire par cela.
Inutile de préciser que, en fin de compte, le marché est divisé 50-50 quant à la probabilité d’une autre hausse au cours de la deuxième moitié de 2018. Pensez-y, plus de la moitié de 2018 est maintenant derrière nous! Nous sommes donc plus près d’un défilé de la Coupe Stanley des Leafs en 2019. Le marché fixe à 1,2 %, à 54 % et à 48 % les probabilité d’une nouvelle hausse en septembre, en octobre et en décembre respectivement. Quant à moi, je fixe à 100 % la probabilité de boire des pintes pendant le week-end.
À bien y penser, ça serait bon de la crème glacée en ce moment.
Passez un bon week-end.
Andrew Masliwec