Bonjour,
Certaines semaines ont un flair que d’autres n’ont pas. Malheureusement, malgré certains mouvements relatifs aux taux d’intérêt et à l’actualité, cette dernière semaine n’a eu rien de quoi enthousiasmer les gens. Mais soyez sans crainte, car la semaine à venir sera remplie d’action :
- les Raptors et les Leafs en séries éliminatoires;
- le tournoi des maîtres;
- la Ligue des champions;
- le Food City 500;
- la saison finale de Game of Thrones;
- la finale de ma ligue amicale de hockey;
- les mises en chantier et l’indice des prix des logements neufs.
J’ai très, très hâte, mais, entre-temps, ça vaut probablement la peine de passer en revue ce qui a pu vous échapper au cours des deux dernières semaines.
Nouvelles économiques
Vendredi dernier, ce que plusieurs qualifient de bouffée d’air frais pour l’économie est arrivé : le PIB a gagné +0,3 % en janvier. C’est une croissance plus soutenue que ce que les économistes sondés avaient prédit, soit +0,1 %. L’annonce a été suivie de près, comme c’est habituellement le cas lorsqu’il est question du PIB, et les marchés ont réagi comme prévu, le rendement des obligations de 5 ans du GdC ayant gagné 7 points de base pendant la journée. Si on creuse l’analyse du résultat un peu plus, les écarts du côté de l’exploitation minière ainsi que du pétrole et du gaz ont été moins élevés qu’attendu. Toutefois, la construction et l’activité manufacturière ont gagné 1,9 % et 1,5 % respectivement, ce qui a compensé les baisses enregistrées dans nos secteurs de ressources naturelles. Pour ce qui est de la construction, il s’agit de la plus forte hausse des huit derniers mois. Ma vendeuse favorite à la RBC m’a informé que le taux de croissance mensuelle non arrondi était de 0,349 %, ce qui signifie +0,4 % grosso modo.
Il faut savoir ce qui se passe quant aux anticipations du marché dans la foulée d’une annonce de solides résultats pour le PIB comme celle de vendredi dernier. Le tableau qui suit précise les attentes – en amont de l’annonce des résultats du PIB – quant au décret d’une baisse des taux d’intérêt par la Banque du Canada et les attentes à l’heure actuelle :
Réunion de la BdC
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Avant
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Maintenant
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24 avril
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-3%
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-1,70%
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29mai
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-9%
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-5,80%
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10juillet
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-28%
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-16%
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4 septembre
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-48%
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-26%
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Lundi dernier, le gouverneur Poloz de la Banque du Canada a prononcé un discours depuis Iqaluit sur l’importance du commerce. En définitive, le discours a été qualifié de mitigé et axé sur les préoccupations soulevées par le ralentissement du commerce international. M. Poloz a aussi mentionné que le ralentissement de la croissance économique au Canada pourrait s’avérer temporaire et transitoire, puisqu’il est lié principalement au pétrole et au logement. Globalement, les observateurs du marché attendront la politique monétaire d’avril de la Banque du Canada ainsi que la décision qui sera prise le 24 avril relativement aux taux.
Enfin, ce matin, nous avons également eu droit aux chiffres d’emploi pour mars. Il s’est perdu 7 200 emplois, alors que les prévisions étaient nettement plus optimistes, soit la création de 6 000 emplois. Le taux de chômage est demeuré pratiquement inchangé, à 5,8 %. Après six mois de forte croissance de l’emploi et la création d’un total de 290 000 emplois, l’annonce de ce matin n’est rien pour effrayer outre-mesure la Banque du Canada ou le marché.
Taux
Nous faisons continuellement le point concernant les taux, non pas parce que j’y tiens mordicus, mais parce que le service du marketing ne peut pas publier d’articles comptant moins de 300 mots au total. Peu importe, les rendements ont varié considérablement au cours des deux dernières semaines, principalement en raison du résultat susmentionné concernant la croissance du PIB. Vendredi dernier, l’obligation de 5 ans du GdC affichait un rendement de 1,51 % et son rendement actuel s’établit à 1,56 %. L’obligation de 10 ans a évolué dans la même veine, avec un rendement actuel de 1,69 %, soit de 8 points de base plus élevé que celui de vendredi dernier.
Du côté du crédit, l’écart des OHC s’est aussi creusé, l’OHC de 5 ans affichant un rendement de 1,92 % et celle de 10 ans, de 2,14 %. À l’heure actuelle, l’écart des OHC de 5 ans est d’environ 35 points de base et celui des OHC de 10 ans, de 45 points de base. Il s’agit d’un resserrement de 3 points de base pour les obligations de 5 ans et de 10 ans à la fois par rapport à la semaine dernière, ce qui indique que le marché est globalement haussier. Il y a six mois, les OHC de 5 ans et de 10 ans affichaient des écarts d’environ 25 points de base et d’environ 35 points de base respectivement. Le resserrement des écarts de crédit s’explique facilement par une confiance accrue qui règne dans les marchés. Les marchés boursiers ont repris au cours de la dernière semaine et l’indice TSX atteint à nouveau des sommets presque historiques.
Enfin, la mode dans l’industrie des services financiers a été durement frappée au cours de la dernière semaine. Il sera beaucoup plus difficile d’acquérir des gilets de marque Patagonia – ayant la cote depuis longtemps au cœur de Manhattan et depuis plus récemment dans le quartier financier de Toronto – par l’intermédiaire des programmes de vente d’entreprise. Patagonia a annoncé qu’elle ne travaillerait plus avec des entreprises « dont la mission n’accordait pas la priorité à la planète ». Malheureusement, il semblerait que mon traditionnel pitch de vente lancé au service de marketing d’acheter des gilets de Patagonia brodés « First National » devient de moins en moins convaincant. Je vais peut-être commencer à revendiquer des yeti à l’effigie de First National à la place.
Passez un bon week-end.
Andrew Masliwec