Financière First National SEC

Andrew Masliwec passe en revue les taux de la semaine, les mises à jour de la Banque du Canada et plus encore

  • First National Financial LP

Bonjour,

C’est moi, Andrew, qui prend la relève du gars de la trésorerie cette semaine. Joint par téléphone satellite, le gars de la trésorerie a affirmé que le climatiseur fonctionnait à plein régime chez lui tandis que le taux d’humidité relative atteignait des sommets pour le mois. Je ne sais pas s’il préparait une négo en bourse ou des travaux sur sa maison. Peu importe, on dirait qu’il me reste encore beaucoup à apprendre.

Récapitulons les taux

La séance de négociation de cette semaine a été volatile, pour ne pas dire plus. J’aborderai les raisons expliquant l’évolution des taux en dents de scie plus loin dans ce commentaire, mais il est important de mettre en évidence combien rapidement les taux d’intérêt peuvent varier. Vendredi dernier, l’obligation du gouvernement du Canada de 5 ans a clôturé à environ 2,19 %. Lundi de cette semaine, l’obligation a clôturé en baisse de 4 points de base et se négociait à un taux plancher de 2,02 % mardi. Au moment de la rédaction de ce commentaire, vendredi, l’obligation se vendait en hausse, avec un rendement de 2,14 %. L’obligation de 10 ans a suivi une courbe similaire : clôture à 2,41 % vendredi, atteinte d’un taux plancher de 2,16 % en milieu de semaine et rendement d’environ 2,24 % aujourd’hui.

Évidemment, si votre travail consiste à acheter et à vendre des obligations, vous avez connu soit une très bonne soit une très mauvaise semaine. Il est toutefois à espérer que le travail d’une majorité des personnes qui lisent ce commentaire consiste à financer des projets et lotissements immobiliers. C’est donc pourquoi il est tout aussi important de faire valoir le fait que vous pouvez tenter d’entrer dans le marché au bon moment pour bénéficier d’un taux hypothécaire plus avantageux, mais, comme l’a démontré cette dernière semaine, les taux d’intérêt peuvent très rapidement varier à la hausse ou à la baisse. La plupart du temps, attendre une variation de rendement de l’ordre de 2 points de base peut faire en sorte que vous finissiez par subir une hausse de taux de l’ordre de 10 points de base. Heureusement, pour celles et ceux d’entre vous qui nous lisent, une partie de notre travail ici à First National consiste justement à vous obtenir les taux d’emprunt les plus avantageux possibles. Grâce à notre programme qui vous permet de bloquer un taux à l’avance, vous pouvez vous soustraire à tout risque de volatilité en bloquant votre taux aujourd’hui et ainsi vous protéger contre ce qui arrivera la prochaine fois que Trump écrit sur Twitter, Trudeau se lance dans l’exploitation pétrolière ou les gouverneurs de la Banque du Canada se réunissent.

Par exemple,
depuis mars, les rendements de toutes les principales obligations sont en hausse soutenue. Au cours de la dernière semaine et demie, presque tous les principaux rendements de référence ont perdu quelque 30 points de base, ce qui nous rapproche très près des rendements de mars. Je ne sais pas pour vous, mais j’aurais dormi beaucoup mieux si j’avais fixé mon taux hypothécaire en mars. Ainsi, je n’aurais pas eu à me soucier de flatteries géopolitiques, de guerres commerciales ou de délibérations parlementaires en Italie.

Italie

Le rebond des obligations tôt cette semaine découlait directement de craintes renouvelées d’une autre crise dans la zone euro. Le premier ministre italien n’a pas réussi à recueillir suffisamment d’appuis au sein des principaux partis politiques pour former un gouvernement provisoire. En Italie, les marchés se sont effondrés dans la foulée des craintes d’un référendum sur la sortie de la zone euro, car les dirigeants ont été perçus comme très « eurosceptiques ». Pour mettre cela en contexte, la dernière fois qu’une situation similaire s’est produite, soit en Grèce en 2011, les bons du trésor américains ont rebondi et fait plonger les rendements des obligations de 10 ans d’environ 200 points de base. Des économies stables, comme celles du Canada et des États-Unis, verront les investisseurs acheter leurs devises et leurs obligations lorsque l’instabilité règne en Europe. Ainsi, nous avons observé un rebond de nos obligations en réaction au malaise des investisseurs en ce qui a trait au pays ayant donné la pizza à la planète.

Banque du Canada

Mercredi, la Banque du Canada a pris sa plus récente décision concernant son taux directeur. Si vous avez lu le commentaire de la semaine dernière, vous ne serez aucunement surpris d’apprendre que la Banque a décidé de maintenir ses taux à un jour inchangés. Dans son communiqué, la Banque du Canada a cessé d’invoquer la prudence ou le besoin d’un certain degré de détente monétaire. Le marché semble moins préoccupé par les déclarations de la BdC, car elles peuvent toujours être sujettes à interprétation, et attendra la publication de nouvelles données avant la prochaine réunion, en juillet. Cependant, de nombreux observateurs ont conclu que cette réunion du BdC avait contribué à accroître la probabilité d’une hausse de taux en juillet. Bien, tout cela est arrivé avant jeudi – journée de publication des données sur le PIB et de déclaration de nouvelles guerres commerciales...

Jeudi, nous avons aussi eu droit aux données sur le PIB pour mars. C’était un peu de tout. Le PIB trimestriel annualisé a crû de 1,3 % (contre une prévision de 1,8 %), tandis que la hausse mensuelle pour mars – à 0,3 % – était supérieure au 0,2 % prévu. Bien des raisons expliquent pourquoi les chiffres trimestriels sont inférieurs aux prévisions, les chiffres mensuels sont supérieurs aux prévisions et les chiffres annuels correspondent exactement aux prévisions, mais je tente vraiment de garder cela simple. J’ai probablement déjà perdu la moitié d’entre vous. Tout comme la déclaration faite la veille, les chiffres sur le PIB étaient sujets à beaucoup d’interprétation par le marché. À mon avis, le facteur le plus influent sur les marchés est survenu plus tard jeudi. L’imposition de tarifs sur la pizza.

Jeudi, Trump a annoncé qu’il imposerait des tarifs de 25 % sur l’acier et de 10 % sur l’aluminium en provenance du Canada, du Mexique et de l’Union européenne. C’est tout un choc et quelque chose que la Banque du Canada n’aurait pu savoir au moment de faire ses discours et de publier ses communiqués. Le Canada exporte beaucoup d’acier et d’aluminium aux États-Unis. Donc, peu après, le Canada a imposé ses propres tarifs totalisant quelque 16,6 milliards de dollars sur des produits américains exportés au Canada. Pour la renégociation de l’ALENA, un accord de libre-échange, ce n’est pas une bonne nouvelle. Les relations internationales concernant la pizza, déjà sous tension en raison de la situation en Italie, ont été entravées encore plus par les tarifs canadiens, toute pizza qui franchit notre frontière sera désormais assujettie à un tarif de 10 %. Le Canada a aussi imposé des tarifs sur les cartes à jouer, le jus d’orange non congelé et le chocolat. En tout cas, je trouve ça intéressant…

Donc, après tout cela, nous voici rendus ici. Le marché maintient la probabilité du décret d’une hausse le 11 juillet à 75 %. Cependant, comme j’ai mentionné plus tôt, pourquoi vous en faire quand vous pouvez bloquer un taux d’intérêt dès aujourd’hui auprès de First National?

Je vais m’arrêter ici pour cette semaine… Le gars de la trésorerie m’a téléphoné et m’a demandé de supprimer quelques comptes Twitter. Après tout, nous sommes vendredi!

Passez un bon week-end.

Andrew Masliwec