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Commentaire sur le marché : Une mise à jour sur la nouvelle émission d’OHC, les taux, l’inflation et plus encore

  • Neil Silverberg, analyste sénior, Marchés de capitaux

Joyeux long week-end du mois de mai! C’est le week-end traditionnel de l’année où nous ouvrons nos chalets, et je vais donc essayer d’être bref, car je sais que vous avez toutes et tous hâte de commencer votre long week-end! Ajoutons à cela le fait que les marchés ferment aujourd’hui à 13 h, ce qui permet à notre équipe de bénéficier d’une demi-journée de congé bien méritée (du moins, à mon avis).

Ce fut une semaine difficile. Les actions sont en baisse pour la septième semaine consécutive, l’inflation est à nouveau en hausse et, pour tous les adeptes de Tesla, le titre a été exclu de l’indice S&P ESG en raison de préoccupations concernant les conditions de travail du personnel. Je ne saurais pas trop expliquer comment, mais Amazon demeure un avoir supérieur. Je déteste ajouter à une semaine déjà difficile, mais ce sera mon dernier commentaire sur le marché pour First National. 

Je sais que nombre de mes lecteurs me lisent pour l’introduction et – j’espère – me lisent jusqu’à la fin, mais au cas où, je commencerai par dire que ce fut toute une expérience et que je suis très reconnaissant pour le temps que j’ai passé chez First National et pour vous, mes fidèles lecteurs, qui m’avez suivi dans cette aventure qu’est le marché.

Maintenant, allons droit au but. 

Nouvelle émission d’OHC
La Fiducie du Canada pour l’habitation (« FCH ») a procédé à son émission trimestrielle prévue d’obligations hypothécaires du Canada (« OHC ») à 10 ans le mercredi 18 mai. L’obligation nouvellement émise arrive à échéance en septembre 2032 et a été émise à un rendement de 3,55 %, ce qui représente un écart de 53,5 points de base au-dessus de l’obligation de référence canadienne à 10 ans (arrivant à échéance en décembre 2031). 

La valeur de l’émission était supérieure à ce qui était prévu, soit 3,75 milliards de dollars. Un jour où le sentiment général des investisseurs était à risque (si vous n’avez pas encore vérifié vos investissements cette semaine, assurez-vous de le faire après le long week-end), les écarts se sont creusés de quelques points de base et l’obligation se négocie maintenant à 55 points de base au-dessus de l’obligation de référence canadienne à 10 ans arrivant à échéance en décembre 2031. Voir le graphique ci-dessous pour plus de contexte sur l’écart à 10 ans.

La prochaine émission d’obligations à 10 ans, prévue pour août, devrait être une réouverture de l’obligation nouvellement émise arrivant à échéance en septembre 2032. 

Puisque nous en parlons, la prochaine OHC à 5 ans approche à grands pas, la date limite de mise en commun étant fixée au 1er juin, l’arrivée à l’échéance de l’obligation à juin 2027 et la fixation du prix à la mi-juin. 

Mise en perspective concernant les taux
Depuis le début de l’année, 139 jours se sont écoulés et, pendant cette période, les rendements des obligations du GdC et des OHC à 5 ans et à 10 ans ont augmenté de plus d’un point de base par jour! Je ne sais pas si la tendance d’un point de base par jour va se poursuivre, mais il y a encore de la marge, et un taux de 3,00 % à 10 ans n’est pas à exclure. 

Il est compréhensible que les marchés des OHC et des obligations du GdC aient probablement occupé la majeure partie de votre temps et de votre attention au cours des derniers mois, mais je pense qu’il est utile de vous fournir un certain contexte du côté résidentiel également. Surtout si on considère que l’évolution du paysage des prêts hypothécaires résidentiels peut également modifier le secteur multifamilial.

En ce qui concerne les taux hypothécaires résidentiels, nous avons commencé l’année avec un taux de 2,94 % pour un prêt hypothécaire conventionnel. Aujourd’hui, le taux affiché est 4,84 %. Cela représente une augmentation de près de 200 points de base en moins de cinq mois! Si vous aviez un prêt hypothécaire d’un million de dollars amorti sur 25 ans (la norme quoi), les paiements mensuels seraient passés de 4 702 $ à 5 726 $ en l’espace de quelques mois! 
Bref, est-ce qu’un changement de paiement de plus de 1 000 $ par mois sur une hypothèque d’un million de dollars ou de 500 $ par mois sur une hypothèque de 500 000 $ incite les gens à se tourner du côté de la location? La réponse est oui. C’est particulièrement vrai lorsque les taux hypothécaires augmentent plus vite que les prix des logements ne baissent.  

Inflation : un atterrissage en douceur est la nouvelle transition
Les statistiques de l’IPC au Canada ont été rendues publiques mercredi et il est clair que l’inflation demeure galopante. L’inflation annualisée a atteint 6,8 % le mois dernier, contre 6,7 % en février. C’est du jamais vu depuis les niveaux observés en janvier 1991. Pour ceux d’entre vous qui hésitaient à passer à un régime cétogène ou sans gluten, le prix des pâtes a bondi de 19,6 %, alors c’est peut-être le moment. 

Annonce de la Banque du Canada (« BdC ») : 50 est-il le nouveau 25?
La Banque du Canada devrait prendre sa prochaine décision concernant les taux d’intérêt le 1er juin, alors gardez l’œil ouvert. Comme toujours, First National partagera avec vous tous les détails concernant l’annonce afin de vous tenir à jour. On s’attend généralement à ce que la banque procède à une augmentation de 50 points de base, suivie potentiellement d’une autre augmentation de 50 points de base lors de sa réunion suivante, prévue le 13 juillet. 

Bref, on entend beaucoup parler de la volonté des banques centrales de continuer à relever les taux afin d’enrayer l’inflation, mais la question demeure entière : En ces temps, les banques centrales peuvent-elles vraiment se permettre une récession? Ou, plus important encore, un gouvernement peut-il l’estomper suffisamment pour ne pas s’impliquer dans les opérations quotidiennes de sa banque centrale?
 
Enfin, nous ne serions pas en période d’élection sans un commentaire cynique de votre humble serviteur. Chaque feuillet que je reçois à ma porte m’explique comment ce parti va bloquer tous les projets de développement dans ma région, puis, à la ligne suivante, m’affirme qu’il saura résoudre la crise de l’accessibilité financière. Maintenant, je ne suis pas Benjamin Tal, mais je suis presque certain que ce n’est pas la solution.
 
Nous sommes officiellement arrivés à la fin de mon dernier commentaire. Ce fut un plaisir. 
 
À une prochaine! 
Neil