Financière First National SEC

Une modification apportée aux règles hypothécaires touche le plus durement les premiers acheteurs

  • Financière First National SEC

Un changement apporté aux règles hypothécaires par le gouvernement fédéral en octobre dernier complique quelque peu l’achat d’une maison selon des experts hypothécaires.

Réagissant à des préoccupations suscitées par la hausse des prix des maisons dans de grands marchés métropolitains comme Vancouver et Toronto, le ministère des Finances a annoncé que les emprunteurs seraient soumis à une simulation de crise.

Avant le changement, seuls les acheteurs ayant une mise de fonds de moins de 20 pour cent devaient subir une simulation de crise et souscrire une assurance hypothécaire garantie par le gouvernement fédéral. Cependant, tous les acheteurs cherchant à souscrire une hypothèque assurée devront désormais subir la simulation de crise, nonobstant le pourcentage de leur mise de fonds.

Paul Taylor, président et directeur général de Professionnels hypothécaires du Canada, a expliqué ce que cela signifie pour la majorité de Canadiens souscrivant un prêt hypothécaire de cinq ans à taux fixe, actuellement offert à un taux de 2,59 pour cent. En clair, ils devront se qualifier en fonction du taux de 4,64 pour cent fixé par la Banque du Canada.

Par conséquent, le pouvoir d’achat du premier acheteur moyen a baissé de 20 pour cent, étant donné qu’ils doivent se qualifier selon un taux d’intérêt théorique plus élevé.

« En raison de ces règles hypothécaires qui resserrent les normes de qualification, il est beaucoup plus difficile pour les premiers acheteurs d’entrer sur le marché, car leur pouvoir d’achat est réduit », affirme M. Taylor.

L’intention derrière le changement était de préparer les acheteurs à traverser la tempête provoquée par une hausse des taux d’intérêt entre le moment de l’achat de leur maison et le moment où ils auraient à renouveler ou refinancer leur prêt hypothécaire.

Maintenant que la nouvelle simulation de crise s’applique à tous les prêts hypothécaires assurés, M. Taylor est d’avis que bon nombre de premiers acheteurs devront maintenant décider entre reporter l’achat d’une maison ou économiser davantage pour pouvoir faire une mise de fonds plus élevée ou encore continuer de louer et de rester à l’écart du marché.

Cela pourrait nuire à l’économie canadienne dans son ensemble, selon M. Taylor. Il a soutenu que la mise à l’écart du marché d’un segment d’acheteurs potentiels avait déjà provoqué des baisses de prix dans certains marchés du pays.

Bien que des maisons moins chères puissent ouvrir de nouvelles portes à certains acheteurs, les effets ne se font pas sentir dans les régions visées par le gouvernement fédéral – Vancouver et Toronto – où la demande demeure systématiquement plus élevée que l’offre.

La valeur des maisons à l’extérieur de ces marchés tend à être plutôt stable et les faibles hausses de prix sur douze mois reflètent le taux d’inflation.

« C’est signe d’un marché en santé, explique M. Taylor. Cependant, lorsqu’une partie des consommateurs se retirent du marché parce qu’ils n’ont pas les moyens de s’acheter la maison qu’ils convoitent, c’est là où l’offre commence à dépasser la demande. Et cela finit toujours par exercer une pression à la baisse sur les prix. »

Le gouvernement fédéral a aussi modifié les règles d’admissibilité à l’assurance hypothécaire. Par conséquent, les coûts de souscription d’hypothèques aux consommateurs ont augmenté en raison des taux d’intérêt plus élevés pour garantir des prêts plus à risque.

M. Taylor juge qu’il est difficile d’établir exactement comment ces modifications aux règles fédérales ont touché les consommateurs, car le portrait financier de chacun est différent. C’est donc dire que ce sont leurs antécédents de crédit qui établiront le taux d’intérêt et la limite du prêt qu’ils devront utiliser pour calculer leurs versements hypothécaires. C’est pourquoi il est préférable de consulter un courtier hypothécaire professionnel indépendant, qui sera en mesure d’expliquer ces règles, les taux d’intérêt variables, les dispositions en matière d’annulation, les frais de refinancement et une foule d’autres détails pouvant s’avérer complexes pour l’acheteur moyen d’une première maison.

« Un courtier peut réellement simplifier une grande partie du processus pour les consommateurs. En plus de leur faire bénéficier du plus bas taux d’intérêt possible, les courtiers peuvent aussi leur expliquer les modalités du prêt hypothécaire », a affirmé M. Taylor.

Un courtier hypothécaire est en mesure de simplifier le processus hypothécaire tout en aidant les acheteurs à comprendre les nombreuses règles qui encadrent ce processus.


Ce contenu a été produit par le studio de contenu Globe Edge Content Studio du Globe and Mail en consultation avec First National. Le service éditorial du Globe and Mail n’a pas participé à la rédaction.