Financière First National SEC

Observations tirées de la réunion de la Banque du Canada

  • Jason Ellis, Directeur général, Marchés financiers

Bon matin!

Je dois avouer que mon monde continue de graviter autour des modifications apportées aux règles d’assurance hypothécaire. Il faut dire que de nombreuses bombes ont éclaté au début du mois. Cependant, il arrive un moment où nous devons passer à autre chose et reprendre le cours du travail. Le ministère des Finances nous a donc mis en « probation double secret ». C’est correct. Rien n’est terminé sans que nous y donnions notre aval! Les Allemands ont-ils mis fin à la guerre en bombardant Pearl Harbor? Bien sûr que non! Et, maintenant, voici votre mise à jour sur les taux et les écarts.

Si vous me connaissez, vous savez déjà que je sais, que vous savez, que je sais, que vous savez, que je n’ai AUCUNE idée si les taux grimperont ou baisseront. Je peux cependant vous en dire un peu sur la situation actuelle et le passé récent en ce qui concerne les taux. C’est d’ailleurs pourquoi on me paie le gros prix.

Au chapitre des nouvelles de dernière heure, les ventes au détail n’ont pas été aussi robustes que prévu, tandis que l’IPC annoncé ce matin se révèle conforme aux prévisions. D’ailleurs, les données gardent la porte ouverte à de nouvelles mesures de stimulation de la part de la BdC. Les obligations sont en forte reprise. Les taux ont baissé de 5 points de base depuis hier et de 14 points de base par rapport à vendredi dernier.

L’obligation de référence du GdC de 5 ans se négocie actuellement à 0,64 %. Pour mettre ce taux en contexte, l’obligation de référence a débuté l’année 2016 à 0,70 %, a atteint un sommet de 0,92 % en avril et a sombré à un creux de 0,52 % en juillet – pour une moyenne de 0,67 % depuis le début de l’exercice.

L’obligation de référence du GdC de 10 ans se négocie actuellement à 1,13 %. Pour mettre ce taux en contexte, l’obligation de référence a débuté l’année 2016 à 1,40 %, a atteint un sommet de 1,53 % en avril et a sombré à un creux de 0,96 % en septembre – pour une moyenne de 1,19 % depuis le début de l’exercice.

Parmi les facteurs les plus évidents ayant influencé les rendements obligataires cette semaine fut la réunion des gouverneurs de la Banque du Canada mercredi dernier. La BdC n’a pas modifié ses taux, mais le Rapport sur la politique monétaire (RPM) indique que le conseil a « activement » discuté d’une baisse de taux. (Cela est décidément conciliant.) Une vague d’achats a été déclenchée et les obligations 5 ans ont repris 0,20 $ (ou perdu environ 5 points de base) en matinée mercredi. M. Poloz a également fait référence aux nouvelles règles hypothécaires, qu’il a qualifiées d’évolution positive susceptible d’atténuer les vulnérabilités financières à terme. Cela étant dit, la BdC a revu à la baisse sa prévision du PIB pour les deux années à venir, en bonne partie en raison des récentes modifications aux règles. Les dirigeants se réuniront à nouveau le 7 décembre et la probabilité d’une baisse de taux s’établit à environ 15 % (en hausse par rapport à seulement 5 % la semaine dernière).

Sur le plan des écarts, la situation est beaucoup plus positive qu’elle l’était au début de l’année. Les billets de dépôt de premier rang émis par la Banque représentent un baromètre populaire des écarts de crédit. Ce sont des liquidités faciles à repérer. Aussi, fait intéressant, les taux débiteurs des banques sont étroitement liés aux écarts des billets de dépôt. Les écarts des billets de dépôt de 5 ans ont atteint un sommet d’environ +150 à la mi-janvier pour ensuite rétrécir continuellement jusqu’à +99 aujourd’hui.

Quant à la SCHL, les écarts des OHC et des TH LNH de 5 ans sont à leur plus bas depuis le début de 2016. Une nouvelle émission de TH LNH de 5 ans se négociait à près de +100 en janvier. Les titres se négocient actuellement à +80 dans le marché. Quant aux OHC de 5 ans, les écarts ont atteint +55 en janvier et tournent autour de +40 aujourd’hui.

Voilà, je vous laisse donc sur cette note positive.

Passez un bon week-end.

Le gars de la trésorerie
Jason Ellis,  Directeur général, Marchés financiers