Financière First National SEC

De solides données économiques indiquent des hausses des OHC

  • Andrew Masliwec, Analyste, Marchés des capitaux

Ô Canada

Je vais tenter d’être bref, car il sera peut-être difficile de capter longtemps votre attention avant ce long congé bien mérité. Le thème principal de la semaine était celui des taux et des cours obligataires, puisque la Banque du Canada a activement laissé entrevoir la possibilité d’une hausse de taux relativement prochaine.

Rendements obligataires
J’ai toujours aimé les chiffres. Ils remplissent bien une page et illustrent clairement le propos. Au cours de la semaine, nous avons vu des mouvements importants du côté des rendements obligataires indiciels :

Aujourd’hui
Lundi  Il y a deux 
semaines
Il y a quatre 
semaines
«Trump Bump»
(10 nov.)
GdC, 5 ans
1,38 1,12 1,13 0,93 0,82
GdC, 10 ans 1,76 1,46 1,52 1,39 1,47

Je vous épargne le calcul : pour les obligations de cinq ans, c’est une augmentation des rendements de plus de 20 % depuis lundi. Les OHC, pour lesquelles les obligations ci-dessus servent d’indice de référence, ont progressé de façon semblable au cours de la semaine. Lundi, le rendement des OHC de 5 ans était de 1,51 %, et il est maintenant de 1,77 %. Celui des OHC de 10 ans était de 1,95 % et est maintenant de 2,24 %. Divers facteurs contribuent à cette hausse des rendements, tant le ton ferme des banques centrales que les résultats de la LNH. Mais j’y reviendrai. 

Nouvelles économiques
Vendredi, un indicateur économique important a été publié : la croissance mensuelle du PIB. Le Canada a répondu très exactement aux attentes, avec une croissance de 0,2 % en avril. Le PIB a donc augmenté six mois de suite et a été en croissance douze mois sur treize. En glissement annuel, cela représente une croissance de 3,3 %, ce qui est supérieur à la production potentielle prévue par la BdC. Il y a de quoi renforcer l’idée persistante selon laquelle on pourrait assister, le 12 juillet, à la première hausse de taux depuis 2010. Selon le point de vue adopté à l’égard de la hausse des taux d’intérêt, on peut en partie remercier les équipes canadiennes de la LNH. Le secteur des services et du divertissement a fait un bond de 2,8 % en avril, essentiellement parce que cinq équipes canadiennes de la LNH sur sept ont fait les séries. Imaginez ce qui se serait produit si les Jets et les Canucks s’en étaient mieux sortis!

Ce qui a retardé la rédaction de mon commentaire, outre le fait que je tape environ dix mots à la minute, c’est l’Enquête sur les perspectives des entreprises, qui est parue ce matin, à 10 h 30 (HE). Il s’agit d’une enquête prospective utilisée par la Banque du Canada pour évaluer le point de vue et la perspective des entreprises sur des sujets d’intérêt pour la Banque et sur l’activité économique. En bref, la Banque perçoit une « amélioration généralisée de la confiance des entreprises » au chapitre des ventes futures et de la croissance de l’emploi. 

Au-delà de la solidité des données économiques, le ton ferme des banques centrales au pays et à l’étranger contribue à faire grimper à 83 % la probabilité d’une hausse de taux le 12 juillet. Mercredi, alors qu’il se trouvait au Portugal pour un forum réunissant plusieurs banques centrales, Stephen Poloz a réitéré ce qu’avait déjà affirmé Carolyn Wilkins il y a deux semaines (voir le commentaire rédigé par Jason la semaine dernière). En bref, M. Poloz a mentionné que les taux sont extraordinairement bas et que la baisse de taux appliquée en réponse à la crise du pétrole de 2015 a produit les effets voulus sur l’économie. De plus, Mario Draghi de la BCE et Mark Carney de la Banque d’Angleterre ont laissé entrevoir la fin éventuelle des mesures de stimulation économique, ce qui rapprocherait l’ensemble des banques centrales du monde de la politique des États-Unis.

Certains voudront paraphraser la réplique du légendaire personnage de Bob Boomer pour qualifier la décision de la Banque du Canada le 12 juillet : Il y a un temps pour réfléchir et un temps pour agir. Et maintenant, Messieurs, ce n’est pas le temps de réfléchir. Personnellement, je ne suis pas de cet avis (et je ne m’attends pas à ce que vous le soyez non plus); c’est pourquoi je suis heureux que la décision repose entre les mains de la Banque.

Joyeux 150e anniversaire du Canada!

Andrew Masliwec
Analyste, Marchés des capitaux